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Perturbations des cycles menstruels : les signaux d’alarme

Des saignements abondants, insuffisants, inexistants, douloureux ou légèrement inconfortables… les règles, qui marquent les cycles, fournissent des indices essentiels concernant notre bien-être physique. Exploration des différents dysfonctionnements.

Intensité, périodicité, régularité… les désordres peuvent être multiples ! De plus, tandis que certains symptômes associés aux cycles menstruels peuvent être jugés habituels, d’autres signalent clairement un problème. Voici des indications pour distinguer les troubles qui nécessitent un traitement approprié.

Des règles, de l’adolescence à la ménopause

Dans un fonctionnement idéal, le corps de la femme suit un cycle régulier orchestré par ses hormones sexuelles : les œstrogènes et la progestérone, produites par les ovaires. Ce processus est contrôlé par des hormones cérébrales émises par un réseau de glandes endocrines, incluant l’hormone folliculo-stimulante (FSH) et l’hormone lutéinisante (LH). Les ovaires contiennent l’ovocyte, la cellule reproductive qui, sous l’effet de la FSH, se développe au sein d’un follicule ovarien. À l’ovulation, le follicule libère l’ovocyte mature. Stimulé par un pic de LH, le follicule se métamorphose en corps jaune, sécrétant progestérone et estradiol, dont les niveaux chutent si aucune fécondation ne se produit, déclenchant ainsi les menstruations par la baisse des hormones ovariennes en fin de cycle.

La Grossesse, une cause de perturbation naturelle

Le pic hormonal féminin survenant une semaine après l’ovulation prépare l’utérus à une potentielle grossesse. Le cycle menstruel se divise en deux phases : la phase folliculaire, soit la croissance des follicules durant 12 à 18 jours pour des cycles de 26 à 32 jours, et la phase lutéale, focalisée sur le corps jaune et débutant au moment de l’ovulation, d’une durée fixe de 14 jours. Le système reproducteur féminin fonctionne en harmonie dans le but d’une éventuelle fécondation. En l’absence d’autres symptômes, une cessation soudaine des menstruations, dans les années de fertilité, suggère généralement une grossesse, ce qui en fait la première cause de perturbation menstruelle.

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) expliqué

Des cycles irréguliers, prolongés ou espacés, voire une absence totale de menstruations (aménorrhée), sont autant de symptômes du SOPK qui varient grandement d’une femme à l’autre. Ce syndrome, première cause d’infertilité féminine, découle d’un déséquilibre hormonal au niveau des ovaires et/ou du cerveau, menant à une surproduction de testostérone. Cette anomalie se traduit par une augmentation de la pilosité et des complications dans le processus d’ovulation. Les ovaires présentent un grand nombre de follicules sous-développés, leur conférant une apparence « polykystique » – qui comportent un grand nombre de kystes. Les traitements existants ne permettent que de soulager les symptômes. Le surpoids étant souvent associé, des kilos en moins peuvent aider.

Endométriose : au cœur de la douleur

Affectant au moins une femme sur dix, l’endométriose est caractérisée par la migration anormale de cellules endométriales (revêtement interne de l’utérus) qui, plutôt que d’être expulsées vers le bas pendant les règles, remontent et se dispersent dans la cavité abdominale. Ces cellules s’attachent ensuite à d’autres organes, provoquant des douleurs menstruelles sévères (dysménorrhée), des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie), des douleurs pelviennes chroniques, des problèmes digestifs, de la fatigue et une réduction de la fertilité. Un test salivaire récent, développé en France, permet de détecter la maladie par la présence de microARN spécifiques, offrant un diagnostic précoce pour prévenir l’aggravation de l’endométriose. Pour les cas moins sévères, un traitement continu par pilule contraceptive ou un dispositif intra-utérin libérant de la progestérone peut être efficace.

Fibromes utérins : des invités souvent silencieux

Vers l’âge de 50 ans, environ 70 % des femmes développent un ou plusieurs fibromes, souvent sans ressentir de symptômes. Ces tumeurs bénignes se manifestent dans 25 % des cas par des menstruations plus abondantes et prolongées, une sensation de lourdeur pelvienne et des ballonnements. Les fibromes résultent de la croissance excessive de cellules musculaires lisses, formant une masse sous la muqueuse de l’utérus. Un fibrome découvert est généralement suivi sans intervention, tandis que les cas symptomatiques nécessitent une confirmation par échographie endovaginale. Selon leur taille et localisation, les traitements varient, à commencer par des anti-inflammatoires ou des médicaments contre la douleur.

Le syndrome prémenstruel : toujours naturel ?

Ce syndrome survient juste avant les règles, servant souvent d’annonce aux femmes de l’imminence de leur cycle. Pourtant, cette phase peut s’avérer extrêmement désagréable pour certaines, avec une sensation de congestion dans le bas-ventre qui peut mener à des douleurs aiguës et passagères. Ces douleurs, résultant de la baisse des niveaux hormonaux en fin de cycle, provoquent des contractions utérines destinées à évacuer une partie de l’endomètre. Pour apaiser ces inconforts, l’utilisation d’antidouleurs tels que le paracétamol, la prise d’une pilule à base de progestatif, ou l’application d’une bouillotte chaude sur l’abdomen peuvent s’avérer efficaces.

Les associations

Des associations dédiées offrent informations et soutien aux femmes confrontées à ces troubles :
Asso SOPK : www.asso-sopk.com, un portail pour les femmes atteintes du SOPK.
EndoFrance : www.endofrance.org, une association engagée dans la lutte contre l’endométriose.
Fibrome Info France : www.fibrome-info-france.org, une ressource pour les femmes vivant avec des fibromes utérins.