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Vivre en paix avec la ménopause

Bien que la ménopause ne soit plus associée au vieillissement, elle demeure un passage éprouvant pour nombre de femmes. Prescrits ou en libre-service, différents traitements permettent heureusement de vivre plus aisément avec.

La ménopause se caractérise par l’arrêt définitif des règles, un processus qui, loin d’être soudain, commence par des symptômes annonciateurs pouvant s’étaler de quelques mois à 7 ans, avec un intervalle moyen de 3 ans entre les premières irrégularités et l’arrêt des règles. Elles deviennent alors incohérentes sous tous les aspects : fréquence, durée, abondance, longueur des cycles. Une phase de préménopause qui débute généralement autour de 45-48 ans et qui se manifeste en deux temps. D’abord, une production excessive d’œstrogènes par rapport à la progestérone qui mène à de multiples désagréments variables d’une femme à l’autre : seins tendus et sensibles, rétention d’eau, irritabilité, baisse d’énergie… Ensuite, la production d’œstrogènes réduit graduellement, entraînant des menstruations irrégulières, des bouffées de chaleur, de la nervosité, de la fatigue et des changements dans les habitudes alimentaires (envies de grignoter). Attention toutefois, l’absence de règles quelques mois seulement n’équivaut pas à une ménopause.

Il faut passer une année complète sans règles pour confirmer une ménopause qui se manifeste généralement entre 50 et 52 ans. Un âge qui diffère néanmoins d’une femme à l’autre. Tandis que certaines l’expérimentent à 45 ans, d’autres ne l’atteignent qu’après 55 ans, avec à peu près 10 % de femmes dans chaque catégorie. Les facteurs génétiques et le tabac jouent par ailleurs un rôle significatif, ces derniers ayant la capacité de réduire l’âge d’entrée en ménopause de un à deux ans.

La ménopause et ses symptômes : une expérience fluctuante

Chaque femme expérimente la ménopause de manière unique. Pour certaine, c’est une phase normale et naturelle qui ne mérite pas d’être mentionnée. En revanche, certaines y voient un passage complexe, rendu plus difficile tant sur le plan physique que psychologique par l’apparition des premiers signes de l’âge, par des problèmes au travail ou dans la relation de couple. Cependant, toutes ressentent, à divers niveaux d’intensité, les symptômes caractéristiques.

Augmentation de la température

  • Les bouffées de chaleur constituent le signe le plus courant de la ménopause (affectant trois quarts des femmes). Ces épisodes peuvent perdurer au-delà d’un an et, pour environ la moitié d’entre elles, s’étendre sur plus de cinq ans après la fin des menstruations. Il arrive même que certaines en souffrent jusqu’à 70 ans ! Ce phénomène est dû à la réduction, puis à l’arrêt des sécrétions impactant le contrôle de la température corporelle, entraînant une dilatation marquée des vaisseaux sanguins cutanés. Une vague de chaleur se répand alors sur le visage, le cou et le cuir chevelu, avant de se diffuser à travers le corps. Des bouffées d’une à deux minutes survenant à tout moment et particulièrement inconfortables.
  • Les sueurs nocturnes, d’intensité variable, peuvent durer de deux à cinq minutes et se concluent souvent par des frissons. Quand elles sont suffisamment intenses pour tremper les vêtements et draps, elles s’avèrent particulièrement pénibles et sont à l’origine de troubles du sommeil. Toutes les femmes n’en font toutefois’ pas l’expérience.

Manque d’énergie et insomnies persistantes

  • Les bouffées de chaleur et les perturbations du sommeil peuvent entraîner de la fatigue. Une baisse d’énergie qui peut également survenir sans cause évidente et être accompagné de céphalées.
  • À ces symptômes s’ajoutent des troubles de l’humeur et psychologiques : nervosité, irritabilité, tendance à l’agressivité, anxiété et même des états dépressifs chez certaines femmes psychologiquement plus vulnérables.

Inconfort vaginal

À l’inverse des bouffées de chaleur et d’autres symptômes de la (pré)ménopause, l’atrophie vulvo-vaginale, résultant de la réduction de sécrétion de mucus vaginal et du niveau de collagène, ne s’améliore pas au fil du temps. Résultats : démangeaisons, sensations de brûlure et douleurs pendant les relations sexuelles sont généralement au rendez-vous.

Les traitements : un accompagnement

Le traitement hormonal substitutif (THS), combinant estradiol et progestérone, est efficace pour contrer les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale ou encore l’ostéoporose. Toutefois, sa prescription est restreinte principalement aux situations de bouffées de chaleur extrêmes : en dose minimale et idéalement sur un court laps de temps.

1/ Alternatives hormonales
Les cas spécifiques nécessitent souvent des approches alternatives.

  • Contre le gonflement et la rétention d’eau, il est possible d’opter pour des remèdes à base de plantes.
  • Pour atténuer les bouffées de chaleur, privilégiez les compléments alimentaires contenant des phytoœstrogènes.
  • Face à la sécheresse vaginale, il existe des compléments, des crèmes à base d’estrogènes pour l’orifice vaginal et des ovules à insérer plusieurs fois par semaine. En alternative, un gel non hormonal peut également restaurer la muqueuse. Les lubrifiants ou hydratants vaginaux non hormonaux, enrichis d’extraits de grenade ou de guimauve, sont recommandés avant les rapports.
  • Pour le sommeil, les remèdes naturels incluent plantes apaisantes et phospholipides.

2/ Approches naturelles en post-ménopause
La peau et les cheveux s’affaiblissent et s’assèchent après la ménopause.

  • Des crèmes enrichies en estrogènes ou dérivés de soja nourrissent la peau et les produits au rétinol ou vitamine A aident à atténuer les rides.
  • Un traitement capillaire naturel, sous forme de compléments, recommandé en cure de 3 mois puis en maintenance, revitalise et fortifie les cheveux.
  • Pour renforcer les os et contrer l’ostéoporose, le duo calcium + vitamine D est disponible en comprimés effervescents ou poudres à diluer. Les personnes à risque peuvent se voir prescrire des médicaments spécifiques à prendre sur une base hebdomadaire ou mensuelle.

Préménopause : guide pour une transition en douceur

Dès la préménopause, une surabondance d’estrogènes peut provoquer une rétention d’eau, engendrant ainsi une sensation constante de gonflement. Cette phase autour de la cessation menstruelle est critique pour le maintien du poids et de la forme corporelle. Graduellement, le corps se transforme, les contours deviennent plus lourds et plus épais, en particulier le tour la taille où les kilos superflus s’accumulent. Ce phénomène s’explique par une baisse des estrogènes, qui favorise l’accumulation de graisse au détriment de la masse musculaire, en particulier autour de l’abdomen. Par ailleurs, lorsqu’elles sont fatiguées, les femmes sont davantage enclines à consommer des d’aliments riches en sucre et à réduire leur activité physique… l’inverse de l’approche recommandée ! Il est en effet conseillé d’adopter de bonnes habitudes dès l’âge de 40 ans, avant même l’entrée en ménopause.

Faire la distinction

Bien que les phytoœstrogènes exercent une activité estrogénique, leur effet diffère de celui des estrogènes utilisés dans le THS (traitement hormonal substitutif). Ils ne partagent donc pas leurs désavantages et restrictions et ne protègent pas de la même manière contre l’ostéoporose.

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Réponses d’expert

Dr Alain Tamborini,
Gynécologue à Paris

  • Pourquoi observe-t-on une sécheresse vaginale pendant la ménopause ?

Le vagin possède des récepteurs sensibles aux hormones produites par les ovaires. Les estrogènes contribuent à maintenir l’humidité, l’élasticité et la santé globale du vagin. Cependant, avec la ménopause, la production d’estrogènes diminue, entraînant une perte d’élasticité et une sécheresse vaginale. Initialement, cette sécheresse affecte surtout l’entrée du vagin, rendant les rapports sexuels inconfortables.

  • Quelles sont les conséquences si elle n’est pas prise en charge ?

Sans traitement, la sécheresse peut s’étendre à tout le vagin, qui risque alors de rétrécir et de s’atrophier. Le temps nécessaire pour que cela affecte significativement les rapports sexuels varie d’une femme à l’autre. Pour certaines, les symptômes deviennent gênants en quelques mois, tandis que d’autres peuvent ne pas ressentir de changements notables pendant plusieurs années après la ménopause.

  • Est-il possible de traiter la sécheresse vaginale à tout moment ?

Peu importe le degré ’ de sécheresse vaginale, il est toujours possible d’améliorer la situation et de retrouver des rapports sexuels confortables et plaisants. La clé réside dans la volonté et la persistance dans le traitement.

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Avec le temps…

La ménopause conduit progressivement à des complications plus graves telles que l’ostéoporose. La régénération osseuse dépend en effet en grande partie des estrogènes. Lorsque leur production chute, la déminéralisation osseuse s’intensifie, augmentant ainsi le risque de fractures vertébrales.
Le danger de développer des maladies cardiovasculaires s’accroît également. Protégées jusqu’alors par leurs hormones, qui aident à préserver les artères des dépôts graisseux et offrent aux femmes une protection supplémentaire de 10 à 15 ans par rapport aux hommes, elles commencent à les rejoindre en termes de risques après la ménopause. En présence de facteurs de risque, consultez votre médecin pour une évaluation.

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