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État nutritionnel de la population : un enjeu majeur de santé publique

L’amélioration de l’état nutritionnel de la population constitue un enjeu majeur pour les politiques de santé publique menées en France, en Europe et dans le monde. Lancé en 2001, le Programme national nutrition santé (PNNS) est un plan de santé publique visant à améliorer l’état de santé de la population en agissant sur l’un de ses déterminants majeurs : la nutrition. Pour le PNNS, la nutrition s’entend comme l’équilibre entre les apports liés à l’alimentation et les dépenses occasionnées par l’activité physique.

Un Programme national nutrition santé pour améliorer l’état de santé de la population française

Les grandes maladies liées aux carences alimentaires ont quasiment disparu ces dernières décennies. Pourtant, la relation entre alimentation et santé reste d’actualité. Les recherches récentes confirment que l’alimentation joue un rôle essentiel dans la prévention ou l’aggravation de maladies telles que les cancers, les maladies cardiovasculaires, l’obésité et l’ostéoporose. Il est donc indispensable de mettre en place un Programme National Nutrition Santé (PNNS) pour réduire les risques de maladies chroniques, améliorer la santé générale et la qualité de vie de la population. Le Haut Comité de la Santé Publique recommande également des actions ciblées pour résoudre les problèmes nutritionnels spécifiques à des groupes à risque, comme les femmes enceintes, les enfants et adolescents, les personnes âgées et les individus en situation de précarité.
Les connaissances sur le lien entre nutrition et santé se précisent de plus en plus, et il est prouvé que suivre les recommandations nutritionnelles nationales peut réduire considérablement le risque de nombreuses maladies, y compris le cancer, les maladies cardiovasculaires, l’obésité et le diabète de type 2. Basées sur des études scientifiques solides, ces recommandations évoluent avec l’acquisition de nouvelles données. Cependant, une part importante de la population française, notamment les moins favorisés, ne les suit pas suffisamment. Pour remédier à cette situation, le Haut Conseil de la Santé Publique préconise des mesures visant à améliorer la qualité et l’accessibilité de l’offre alimentaire, ainsi qu’à favoriser un environnement propice à l’activité physique dans le cadre du prochain PNNS.

Améliorer sa santé par la nutrition : un enjeux de la santé publique

La nutrition moderne intègre non seulement l’alimentation, mais aussi les facteurs psychologiques et l’activité physique qui influencent les dépenses énergétiques. Un déséquilibre contribue à l’apparition et au développement des maladies chroniques les plus courantes aujourd’hui. De nombreuses études ont démontré l’influence des facteurs nutritionnels sur le développement de certains cancers, des maladies cardiovasculaires, de l’obésité, de l’ostéoporose et de troubles métaboliques comme le diabète de type 2 ou l’hypercholestérolémie. Initialement centrée sur ces problèmes, la recherche s’étend désormais à d’autres domaines, suggérant des liens entre la nutrition et des maladies inflammatoires auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), ainsi que les allergies, la dépression, les troubles du sommeil, le déclin cognitif et la dégénérescence oculaire.
Même si les mécanismes biologiques expliquant les effets complexes de la nutrition sur la santé sont encore difficiles à cerner, de nombreuses études épidémiologiques ont établi qu’une alimentation suffisante, équilibrée et variée est essentielle à la croissance, au maintien de l’immunité, à la fertilité et à un vieillissement réussi. Certaines études montrent que certains aliments et comportements nutritionnels augmentent le risque de développer certaines pathologies, tandis que d’autres ont un effet préventif.

Bien manger : des recommandations nutritionnelles pour prévenir l’apparition de certaiens maladies

La nutrition est un levier essentiel pour améliorer la santé publique. Depuis 2001, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) propose des recommandations pour prévenir les maladies et promouvoir la santé. Celles-ci encouragent une consommation adéquate des différents types d’aliments et la pratique régulière d’une activité physique, couvrant les besoins nutritionnels de presque toute la population adulte et maximisant les bénéfices en termes de prévention des maladies chroniques.
Ces recommandations sont basées sur des études épidémiologiques et cliniques, ainsi que sur des données mécanistiques issues de la recherche expérimentale. Elles comprennent notamment des études prospectives qui explorent les liens entre la consommation d’un aliment et le risque de maladie, permettant de définir des seuils de consommation associés à un risque moindre.

L’actualisation de ces repères en 2017 par le Haut Conseil de la Santé Publique a introduit les fruits à coque et les légumineuses, et réduit la consommation de protéines animales, notamment la charcuterie. Par précaution, il est recommandé de privilégier les produits non transformés et de saison pour limiter les additifs, d’éviter les compléments alimentaires, et de choisir des produits issus d’une agriculture à faible teneur en pesticides. Les recommandations clés incluent :

  • Fruits et légumes : au moins 5 portions par jour.
  • Fruits à coque sans sel ajouté : une petite poignée par jour.
  • Légumineuses : au moins 2 fois par semaine.
  • Produits céréaliers : privilégier les produits complets.
  • Produits laitiers : 2 portions par jour.
  • Viande : limiter la viande rouge à 500 g par semaine.
  • Poisson et fruits de mer : 2 portions par semaine, dont une de poisson gras.
  • Charcuterie : limiter à 150 g par semaine.
  • Matières grasses ajoutées : privilégier les huiles végétales comme celles de colza, noix et olive.
  • Produits sucrés : à limiter, notamment ceux à la fois sucrés et gras.
  • Boissons : favoriser l’eau et limiter les boissons sucrées et alcoolisées.
  • Sel : à réduire, en privilégiant le sel iodé.
  • Activité physique : au moins 30 minutes par jour, 5 jours par semaine.

Nutri-score : un logo identifiant les aliments selon leur qualité nutritionnelle

Pour aider les consommateurs à comparer la qualité nutritionnelle des produits, un arrêté interministériel a validé en octobre 2017 l’usage du Nutri-Score. Ce logo, placé sur les emballages, classe les aliments en cinq catégories, de A à E, selon leur qualité nutritionnelle. Développé par l’EREN (Inserm 1153), il s’appuie sur un algorithme mathématique transparent qui résume la qualité nutritionnelle des aliments en prenant en compte les ingrédients favorables et ceux à limiter.
Bien que l’application du Nutri-Score ne soit pas obligatoire, plus de 70 industriels l’ont déjà adopté. L’algorithme est public et basé sur des éléments de composition déclarés de façon obligatoire, permettant à tous de calculer facilement le Nutri-Score. Ce système a prouvé son efficacité sur les choix des consommateurs, notamment ceux défavorisés.

La recherche évolue au service de la nutrition

Les équipes de recherche, notamment à l’Inserm, étudient les liens entre nutrition et santé pour orienter les politiques publiques. Dans le domaine du cancer, le réseau NACRe (Réseau National Alimentation Cancer Recherche) rassemble les équipes travaillant sur la thématique Nutrition-Cancer, favorisant les collaborations et échanges.
De nouvelles recherches émergent dans des domaines encore peu explorés, comme le rôle du système digestif, de la flore intestinale, du tissu adipeux, du système immunitaire, et de la toxicologie. Les sciences sociales apportent également un éclairage sur les déterminants des comportements alimentaires, enrichissant ainsi les stratégies de santé publique.

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